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 Source : Tout Toulouse (22/09/2001)    Source : Tout Toulouse (22/09/2001)
[Articles du 22/09/2001] - [ Periode : 09-2001 (154 articles)] - [ Source : Tout Toulouse (78 articles)]

Article paru le 22/09/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Tout Toulouse

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Récit : les deux heures qui ont bouleversé la ville (13 heures : Jospin)


Photo © Tout Toulouse 13 heures : Jospin

Le premier ministre a quitté précipitamment Matignon pour se rendre sur les lieux de la catastrophe. Il a le visage grave et découvre, sans masque ni mouchoir sur le visage, une zone entièrement dévastée. « Il faut tirer un certain nombre de conséquences » explique-t-il, Philippe Douste-Blazy à ses côtés. « Mais cette usine est là depuis des décennies, ce n’est pas une caravane que l’on déplace, c’est un énorme site industriel ». Avant de repartir pour le sommet européen de Bruxelles, il reste un long moment au centre de secours où les blessés continuent d’affluer. 14heures. La ville déserte Le centre ville est plus désert qu’un dimanche après-midi. Les magasins ont tiré leurs rideaux. Sur la place Saint-Georges, seule la terrasse du Van Gogh sert quelques rares clients. Tout le monde reste calfeutré chez lui, l’oreille vissée à la radio, l’oeil rivé à la télé.

Quartier Bagatelle, l’appartement de Patricia a été secoué par la détonation. « Toutes les vitres ont explosé », dit-elle. Tout de suite, elle part à l’école Georges Huart, récupérer sa fille. « Il y a plein de dégats, des blessés, des enfants qui saignent, et un type qui semble perdre tout son sang ». Elle retourne chez elle, à l’abri. "Je suis toute sale, il y a une pluie noire qui s’est mise à tomber. Je vais mettre ma fille à l’abri chez ma mère, puis je reviendrai nettoyer les dégats, aider les voisins ». Elle se ravise, Patricia est animatrice-éducatrice à l’école Buffon, vers Lafourguette. « Tout près de l’usine », précise-t-elle. Elle s’inquiète pour les enfants dont elle s’occupe. Elle tentera de rejoindre l’école en vélo. « C’est la panique, ici, ajoute Patricia. J’ai vu des gamins entrer dans une banque désertée et prendre des sacs d’argent. »

Avenue de Seysses, au-dessus de la rocade. Tout est vide. A l’est, au milieu des fumées, les hélicoptères tournent autour des ruines de ce qui fut l’usine AZF. Quartier Empalot. Devant un immeuble gravement touché, les habitants se sont rassemblés, assis sur des chaises. Les volets ont été arrachés des fenêtres, les blessés, légers pour la plupart, sont soignés sur place. Quelques personnes font rouler une table de transfusion sur la chaussée. « Méfiez-vous des petits cons qui pillent les magasins », lancent-ils.

Chemin des Etroits, de l’autre côté de la Garonne. Juste en face de la Grande Paroisse. Aucune habitation n’a été épargnée. « On a été aux premières loges », résume Hervé Sansonnetto, le directeur de la salle de concert le Bikini. La scène est défoncée, le plafond écroulé. « Ce soir j’avais un concert qui était déjà complet. Vous imaginez si l’usine avait sauté à ce moment-là ?

On savait qu’il y avait de grands risques, pourtant, je ne sais pas pourquoi on n’a rien fait, pour préserver les emplois, peut-être. C’est gagné. » Sous le Bikini, les locaux de la radio FMR ne sont plus que ruines. « Et vous avez vu le restaurant à côté ? dit une automobiliste, il n’en reste presque rien. »


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